! SACRO SAINTE SIGNATURE !

La contreverse

Masquer la signature manuscrite de l’artiste, une folle idée ?
Apposer une signature produite par un procédé numérique et automatisé sur une oeuvre d’art, d’artisanat, n’est-elle pas un non-sens ?

L’art s’adapte depuis la nuit des temps, en s’aidant d’outils inventés par l’Homme et de ressources découvertes à travers les périodes. Son évolution est surtout rythmée par l’audace des artistes. Il n’y a donc pas de non-sens dans le domaine de l’Art qui reste un espace dans lequel les rêves, les envies, les émotions, sont exprimés sous toutes les formes. L’Art est un canal par lequel l’artiste partage une part de lui-même qui ne pourrait être communiquée autrement.

Les démarches artistiques

Pourquoi certains codes, règles ou coutumes seraient-ils moins violables que d’autres ? La transgression n’est-elle pas le fait de passer outre une notion morale, qui est elle-même un reflet d’une société à un instant précis de son histoire ?
Cette petite “liberté” de transgression de la sacro sainte signature dans le monde de l’art est effectivement amusante pour notre artiste.

Ce scellé apporte une touche de modernité à l’oeuvre, et permet aussi à l’artiste de contrefaire non pas sa propre signature, mais la fameuse étiquette apposée sur les produits manufacturés, qui dans bien des cas donne la valeur à l’objet.

De plus, cacher volontairement une partie de l’oeuvre est une nouvelle invitation à l’imaginaire, comme une carte sur laquelle se trouverait l’emplacement codé d’un trésor, ou un site archéologique sur lequel seraient enfouis de précieux objets… Autant d’excitation, de frustration, de fascination que l’on peut ressentir dans cette démarche artistique.

C’est aussi un moyen supplémentaire de susciter l’interrogation des personnes qui se retrouvent face à ses oeuvres.

Le Procédé

Le type d’impression qu’elle a retenu pour réaliser son sceau est une technologie de fabrication additive. Le FDM (Fused Deposition Modeling ou encore modélisation par dépôt de fil fondu) permet le dépôt de matière par empilement de couches successives permettant de créer des pieces en volume, tout comme ses tableaux, qui sont composés de plusieurs couches de peinture. Cette accumulation de matière rejoint celle des motifs que Fanny aime répéter.

Les supports des signatures ont été modélisés tels des cornières, pouvant s’apposer sur l’oeuvre elle-même ainsi que sur un des côtés composant son châssis. La signature originale de l’artiste a été ensuite numérisée, vectorisée et intégrée grâce à une extrusion négative pour permettre sa lecture dans ce sceau monochrome.

De nombreux prototypes, essais de modélisations, d’impressions ont été nécessaires pour cette réalisation que l’artiste appose fièrement sur l’oeuvre terminée. C’est un thermoplastique élastomère (TPU) qui a finalement été retenu, pour ses propriétés mécaniques, visuelle et sensorielle.

Traitées par lots, il faut un peu plus d’une demi-heure d’impression par exemplaire, le bruit des moteurs pas à pas crée une ambiance musicale robotisée dans son atelier d’encadrement.