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CHOIX DU SUPPORT : LE PLEXI

« Je cherchais depuis longtemps un support permettant aux couleurs de rester vives, intenses, j’ai développé ma technique autour du Plexiglass, pour obtenir ces effets de profondeur me permettant de jouer dans cet univers ultra coloré. »

Le Plexiglass est devenu l’un de ses supports favoris : cette matière lisse et transparente n’absorbe pas la peinture et donne une réelle profondeur aux couleurs. Ce qui est insolite c’est que Fanny l’utilise des deux côtés :

  • la face « verso » sur laquelle chaque élément du tableau s’insère, où chaque forme, motif, animal ou flore du paysage se dessine et se colore de façon uniforme. Ce côté de l’oeuvre comporte deux plans, ou plus, car chaque tableau est couvert d’un fond uni, comme le bleu des profondeurs marines de la série JELLYFISHES ou le beige désert des Cream CACTUS.
  • la face « recto » sur laquelle le relief vient dynamiser la création. Cette surface est très tactile : elle invite nos doigts à caresser cette matière en trois dimensions comme les fleurs des cactus, les gouttes de pluie sur les feuilles ou encore les tentacules des méduses.

QUELLE TYPE DE PEINTURE ET QUELS OUTILS ?

C’est avec l’acrylique que Fanny s’exprime. Toujours en multicolore, malgré certains défis qu’elle se lance, comme la série CITY, où elle tente de rendre « pop » et mouvementé un paysage urbain, avec pas plus de trois couleurs et formes géométriques différentes seulement. Des cactus « fluo », des méduses aux tentacules « flashy », des poissons déclinant des nuances de bleus, des feuillages cuivrés sont le coeur de ses créations. L’acrylique offre des effets mat, nacré, de transparence, donnant aux créations de Fanny de multiples possibles avec lesquels elle joue.
On retrouve, dans son atelier, de la peinture sous toutes ses formes : en tubes, en pots, en aérosol, en feutres aussi, avec un panel de couleurs variées mais assez axé sur les tons de bleus, très présents dans ses créations.

Pour chaque tableau, elle utilise différents outils où chacun intervient à une étape précise de la conception.
Le dessin « originel », au crayon ou au feutre, est le commencement de toute production. Sur du papier kraft, Fanny dessine les « gros traits » de ses tableaux et c’est à ce moment-là que son imagination prend forme, pour donner naissance à des forêts de cactus, des buildings éclairés ou des méduses dansant leur ballet.

La planche de Plexiglass, encore vierge, posée à même le dessin primaire, va très vite s’habiller d’acrylique au travers de différents outils comme le feutre, le pinceau, le rouleau, voire même parfois le doigt. C’est lors de cette étape que les premières couleurs se posent pour couvrir la face « verso » selon les motifs, les formes, la faune et la flore qui composent l’oeuvre en cours. C’est avec précision, même sur de grandes surfaces, que Fanny dépose la peinture en prenant plaisir à juxtaposer les coloris avec frénésie, comme une course qu’elle se délecte de ne jamais terminer afin de recommencer avec d’autres mélanges, d’autres envies pour de nouvelles surprises.

Une fois l’excitation du choix des couleurs retombée, et le temps de séchage nécéssaire passé, une dernière couche de peinture est appliquée, recouvrant les premières, le plus souvent à l’aérosol, afin d’obtenir un fond uniforme et de rajouter de la profondeur au tableau. C’est pourquoi le noir de la collection Black CACTUS ou encore le bleu des profondeurs sous-marines des séries CHIP THE FISH ou JELLIFISHES sont si intenses.

À ce stade, toute la partie peinture sur la face « verso » est terminée, passons au côté « recto » sur lequel Fanny applique de la peinture en relief. Les fleurs des cactus, certains immeubles, les tentacules des méduses ou encore les gouttes de pluie sur les feuilles sont peints sur l’autre face de la planche de Plexiglass et ils sont tous en trois dimensions. Une des particularités des tableaux de Fanny Autran, c’est de pouvoir toucher ce « recto » qui donne toute la dimension « pop » au tableau et rend les motifs inaccessibles, comme s’ils étaient dans l’écrin de leur vitrine.

Il ne faut pas moins de cinq outils, d’innombrables tubes et pots de couleurs différentes, beaucoup de passion, pour que chacune des œuvres de l’univers artistique de Fanny Autran prenne vie.